Pendant l’atelier sur le multilinguisme, alors qu’il avait du mal à retrouver les bonnes touches du clavier, Paolo s’excuse :
— Je suis désolé, mais c’est la première fois que je touche un Mac !
Et dani de l’interpeller :
— Alors ? Quel effet ça fait ?
Et un rire franc parcourt la salle.
Rire et sourire ensemble, c’est aussi une des bonnes raisons de se retrouver en chair et en os. Non pas que l’humour soit absent des listes ou de l’IRC Spip, mais c’est tout autre chose quand au détour d’un bon mot ou d’une mimique, on partage tous ensemble un moment de rire et de bonheur.
On en a ainsi retenu deux ou trois à la Feria, qui donnent envie d’être partagés. D’autant plus que ces instants ne manquent pas d’être porteurs de sens.
La féminité
Quelques jours avant la Feria, répondant à Florence sur la liste, dani écrivait : « comme tu vous nous sommes toutes les deux les heureuses élues... ».
Au féminin parce que, comme dit cette chère Madame H, « une langue où “le masculin l’emporte toujours sur le féminin” est une langue mal barrée », mais aussi parce que c’est une habitude qu’on a prise sur la liste Spip-es. En effet, en espagnol, sur contribution et persévérance de Montse, Spip et l’ensemble de sa documentation sont « non sexistes » [1]. On y parle d’« autores y autoras », d’administratrices et utilisateurs, etc. Et peu à peu, sur la liste spip-es nous sommes beaucoup à avoir pris l’habitude de parler de « nous » au féminin : « nosotras » [2].
La Feria a été l’occasion pour plusieurs personnes de se rencontrer pour la première fois en chair et en os. Le soir de la Feria, après quelques verres, mortimer dit : « moi, je croyais que dani, c’était une fille, parce que j’ai lu sur la liste... »
Ni hiérarchie, ni chef, ni leader !
Lors de sa présentation de l’atelier sur la communauté Spip, Marc a parlé de l’organisation de la communauté et prononcé un mot qui a longuement été repris ensuite, pendant la discussion : « hiérarchie ».
Jacques est intervenu, rapportant une discussion [3] où il disait que Fil est le « chef de la communauté », ce qui lui a été immédiatement réfuté. Selon lui, c’est faux en effet si l’on considère « le chef » comme celui qui donne des ordres et décide ce que chacun doit faire, mais ce qu’il entendait par « chef », c’est celui qui est « au service de la communauté » et donne l’orientation générale...
Quelqu’un d’autre est alors intervenu pour pour dire qu’en effet, ce deuxième sens est sans doute beaucoup plus exact, mais que le terme qui convient le mieux n’est pas « chef », mais « leader », sous-entendant de fait qu’on est ainsi exempt de toutes les connotations péjoratives du mot chef...
On aurait pu ainsi continuer un bon moment dans les méandres du « leadership management » moderne, surfant sur le « team-building » et imaginant des séances de « coaching » par des coach-consultants de très haut niveau (et payés très cher) pour que notre leader favori soit encore plus efficace au service de la communauté...
Mais nous en étions juste à savoir si, refusant d’avoir un « chef », nous voulions bien tout de même avoir un « leader », lorsque klaus++ a dit, avec son charmant accent allemand :
— je ne crois pas que je reprendrai la traduction de ce terme dans ma langue...
Et toute la salle a ri de bon coeur, malgré le goût fort amer de l’évocation [4].
Il est pourtant curieux de revenir sur les termes exacts de l’intervention initiale de Marc. Il disait :
— ... la communauté est donc organisée en cercles, certains peuvent être amenés à y voir une hiérarchie...
On a l’impression qu’au cours de la discussion, seul a été retenu le dernier mot de la phrase. Puisse cette anecdote amener la communauté à réfléchir différement sur son organisation et son autonomie !